Les informations ayant filtré font état d’une volonté non dissimulée de la part des dirigeants des trois sociétés d’augmenter à nouveau la productivité via en modifiant radicalement le temps de travail. On parle notamment de la fin du régime des 36 heures /semaine et donc du retour aux 38 heures/semaine (situation d’avant le 1er octobre 1979), ce qui aura pour effet de supprimer purement et simplement les 13 jours de crédit. On évoque également l’intention de la direction de faire disparaitre le jour férié extra-légal du 26 décembre.
Des informations diffusées par les organisations reconnues qui participent actuellement aux négociations permettent d’imaginer un peu de ce qui nous attend dans un futur très proche…
Depuis de nombreuses années, la productivité de l’ensemble du personnel des Chemins de fer belges ne cesse d’augmenter, elle se traduit par une augmentation de 4%. Le dernier protocole (2015-208) prévoyait de récompenser l’effort consenti par les agents en 2018 mais hélas rien n’est venu.
Les syndicats reconnus et la direction se mettent à nouveau à table afin de publier un nouvel accord mais hélas notre organisation n’y est pas conviée. Sous couvert de la libéralisation et donc de l’ouverture aux opérateurs privés du trafic intérieur voyageurs en 2023, il est à nouveau question de booster la flexibilité, la mobilité et la sacro-sainte orientation client de manière intensive.
Tout ceci, bien évidemment sans qu’aucun nouveau moyen budgétaire ne soit octroyé, ça sera donc, comme toujours du « donnant donnant », le personnel devrait en quelque sorte autofinancer l’augmentation de son pouvoir d’achat par une nouvelle hausse de sa productivité!
La direction des Chemins de fer belges a présenté un projet de texte le 4 juillet qui, après examen, a été rejeté par l’ensemble des organisations de défense des droits du personnel.
Les régimes de travail sont également remis en cause avec la volonté de modifier les deux voire trois fois 8 heures au moyen de « shift » pouvant aller (soi-disant sur base de volontariat) jusqu’à 12 heures.
En ce faisant, c’est quasiment l’intégralité du RGPS, fascicule 541 qui se trouve remis en cause, nous savons tous parfaitement que nos dirigeants rêvent depuis de nombreuses années de détricoter les règles qui protègent les cheminots contre les excès de flexibilité/mobilité.
Pour info, de nombreux métiers du rail se retrouvent soumis à une pression qui devient de plus en plus insupportable. Pour exemple, la corporation des accompagnateurs de train pour qui la limite vient d’être atteinte et même largement dépassée (voir par ailleurs).
Les négociations devraient reprendre dans le courant du mois de septembre mais elles seront très ardues!