Chers membres et sympathisants,
Comme vous le savez probablement, le front commun syndical regroupant la CGSP, la CSC Transcom et le SLFP a annoncé une grève du 7 novembre 2023 à 22h au 9 novembre 2023 à 22h. Le Syndicat Indépendant pour Cheminots (SIC) participera pleinement à cette grève.
Nous plaçons les intérêts du personnel au premier plan tout en gardant une certaine prudence à l’égard du dialogue social. Par le passé, nous avons fait campagne pour la revalorisation des conducteurs de train et un congé minimum garanti pour les accompagnateurs de train dans le cadre de la lutte contre la pénurie de personnel. Malheureusement, nous avons reçu peu de soutien de la part des dirigeants des syndicats reconnus à l’époque. Il semblait que les intérêts de la direction étaient plus importants que ceux du personnel. Aujourd’hui, nous constatons que ces problèmes se sont malheureusement aggravés.
Même récemment, nous avons vu des préaccords en coulisses qui ne sont pas dans l’intérêt du personnel. Par exemple, un préaccord a été conclu sur les comités PPT après les élections sociales, des économies ayant été réalisées sur le nombre de membres élus plutôt que sur les ressources opérationnelles allouées aux organisations syndicales reconnues. Notre objection selon laquelle il devrait y avoir un accord sur le fonctionnement des comités avant de décider de leur nombre a été rejetée.
Il vaudrait mieux qu’un front syndical se forme en fonction de la lutte et non en fonction de celui qui prend l’initiative. Au moins, cela susciterait plus de respect à la table des négociations et de la part du personnel. Ce qui est bien pire, c’est l’attitude de la direction à l’égard de la concertation sociale. S’il y a beaucoup de consultations sur le plan quantitatif, la qualité de ces consultations est très médiocre. Il semble que depuis l’introduction du service minimum et de la procédure très complexe de la sonnette d’alarme – où HR Rail est à la fois arbitre et partie prenante – la direction impose son agenda de manière de plus en plus agressive. Il y a certainement un lien entre l’introduction du service minimum et les plans de réduction des coûts de plus en plus drastiques qui sont imposés. Nous sommes donc surpris que la suppression de la procédure de sonnette d’alarme et du service minimum ne fasse pas partie des revendications du front « commun » syndical.
Par ailleurs, la question de savoir qui fait partie de la direction aujourd’hui est problématique. Non seulement la SNCB paie des millions pour des missions de consultance coûteuses, mais de nombreux postes clés au sein de notre entreprise sont occupés par d’anciens consultants qui ont occupé des postes de direction dans des entreprises de conseil telles que McKinsey.
McKinsey jouit d’une réputation douteuse en matière d’optimisation des profits au détriment du personnel exécutant et conseille des pays dont la réputation en matière de droits de l’homme pose question. Il va sans dire qu’une politique humaine de bien-être est secondaire pour des personnes ayant un tel arrière-plan et une telle formation.
On peut également se poser des questions sur les bonnes intentions de la SNCB. La SNCB semble prête à louer son expertise à un futur concurrent agressif comme Arriva afin que son matériel roulant puisse être homologué sur le réseau belge. De plus, la SNCB semble prête à louer du personnel pour assurer leurs trains. Enfin, Arriva est même autorisée à opérer sous la licence de la SNCB en Belgique, de quoi tirer la sonnette d’alarme à tous les niveaux, d’autant plus que cette entreprise, qui a été vendue récemment à des investisseurs américains, a déjà manifesté son intention de pénétrer le marché belge.
La SNCB est-elle préparée à la libéralisation, comme le prétend la direction, ou est-elle utilisée pour libéraliser la Belgique elle-même ? Dans quelle mesure une entreprise qui semble se soucier si peu de sa propre situation peut-elle encore se préoccuper de son personnel qui donne chaque jour le meilleur de lui-même pour continuer à faire circuler un maximum de trains dans des conditions sûres et dans les circonstances les plus précaires ?
Nous avons donc toutes les raisons de faire grève aujourd’hui et de briser définitivement ce pseudo dialogue social avec cette direction. Espérons que la lutte ne s’éteindra pas et que les initiateurs de cette action font la même analyse que le SIC.
Cordialement,
Le Comité Directeur du SIC